Ma Semaine Twitter 38 de 2024
Où H2O AM confirme le caractère inégalitaire de son offre d'indemnisation
Ma semaine Twitter est squattée depuis juin 2019 — à savoir depuis plus de cinq ans — par un parasite encore plus tenace qu’un ver solitaire : le H2Ogate.
Cet énorme scandale, qui pourrait coûter plus de 1,1 milliard d’euros aux investisseurs coincés depuis octobre 2020 dans des fonds cantonnés, vient de voir sa date de péremption prolongée par H2O AM, son protagoniste principal.
La société de gestion mécène de Lars Windhorst1 vient en effet d’apporter des clarifications à son offre d’indemnisation au rabais et inégalitaire, que je détaille ci-dessous.
Il en ressort que les porteurs de parts refusant de renoncer à poursuivre H2O AM, son ex-actionnaire majoritaire, le dépositaire et le commissaire aux comptes des fonds “windhorstisés”, devront attendre jusqu’au 31 janvier 2031 pour être indemnisés.
31 janvier 2031 ! Le parasite du H2Ogate aura donc pollué ce blog pendant plus de 11 ans, si je suis encore en vie le 31 janvier 2031.
Les bras m’en tombent : même les infâmes commissions de mouvement, cette honte française, auront disparu avant la fin du H2Ogate !
J'ai lancé en novembre 2023 un Substack à destination des investisseurs privés, L'Odyssée des Placements. Mon objectif ? Contribuer à améliorer la littératie financière des abonné.e.s.
Le lancement est parrainé par Indexa Capital, qui commercialise en France le contrat d'assurance vie en gestion sous mandat le moins cher (j'en avais parlé ici) : Indexa Vie Spirica. Vous pourrez bénéficier sous conditions d'une remise pendant un an sur les frais d'assurance et de mandat en suivant ce lien.
La semaine dernière a été militaire.
J’ai lu Entre guerres de François Lecointre.
Le général Lecointre termina sa carrière militaire comme chef d’état-major (poste qu’il occupa du 20 juillet 2017 au 21 juillet 2021).
Dans ce court et magnifique livre, il raconte ce que c’est que de naître dans une famille de militaires, sa propre vie de soldat, ses engagements en Irak pendant la première guerre du Golfe, en Somalie, à Djibouti, au Rwanda et lors de la guerre de Bosnie-Herzégovine.
Il relate notamment l’assaut qu’il mena, alors capitaine commandant la 1ère compagnie du 3ème RIMA à Sarajevo, pour reprendre le pont de Vrbanja. C’était le 27 mai 1995.
Ce livre magnifique ne cache rien des doutes et de la peur qui l’ont parfois assailli.
Dans la guerre, il est possible de conserver sa dignité. […] Il est des batailles que nous devons accepter de livrer.
J’ai aussi lu Sommes-nous devenus des criminels ?, ouvrage sous-titré Vie du maréchal Paulus de Lionel Duroy, une fiction.
Duroy fait généralement dans l’autofiction pour parler de sa famille dysfonctionnelle, mais il a aussi une passion pour certaines périodes de l’histoire (des années 1930 à la fin de la deuxième guerre mondiale) qui ont donné lieu à de splendides récits dont j’ai déjà parlé ici : Eugenia, sur le pogrom de Jassy en Roumanie ; ou Mes pas dans leurs ombres, sur l’amnésie générale régnant en Roumanie sur les crimes antisémites commis pendant la deuxième guerre mondiale.
Sommes-nous devenus des criminels ? est écrit à la première personne par Friedrich Paulus, commandant de la VIe armée allemande à Stalingrad, qui, en obéissant aux ordres d’Hitler — qui lui avait interdit de se rendre — a causé la mort de dizaines de milliers de soldats et de civils avant de finalement capituler le 31 janvier 1943.
C’est passionnant si cette époque vous intéresse. A titre de curiosité, Le Monde avait consacré un article au retour de captivité de Paulus, qui fut prisonnier plus de 10 ans en Union Soviétique.
Libéré en octobre 1953, Paulus choisit de rentrer en RDA où il mourut en 1957.
Marie Bernard me fait décidément beaucoup rire.
Vous trouvez ce billet trop long ? J’ai fait la synthèse de ce qui suit dans une vidéo de moins de 3 minutes.
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Bienvenue dans ma semaine Twitter 38 de 2024.
How green was my green bond
How green was my valley (Qu’elle était verte ma vallée) est un film de John Ford sorti aux Etats-Unis en 1941 qui se passe dans une région minière du Pays de Galles2 et raconte la rude vie d’une famille de mineurs, les Morgan.
Le charbon, ce n’est pas du tout une source d’énergie verte.
Heureusement qu’il y a les Green bonds, ces obligations vertes qui permettent à l’argent des investisseurs de participer au sauvetage de la planète en contribuant au financement de projets vertueux.
Des chercheurs — Pauline Lam et Jeffrey Wurgler de la NYU’s Stern School of Business — se sont intéressés aux Green bonds émises aux Etats-Unis pour établir leur degré réel de verditude, si vous me passez ce néologisme librement inspiré de la langue étrange que parle parfois Ségolène Royal.
Robin Wigglesworth du Financial Times a synthétisé les conclusions de cette étude (“Green Bonds: New Labels, Same Project”), et elles sont assez désespérantes.
Les auteurs ont analysé 200 primo-émissions d’obligations vertes d’entreprises et de municipalités aux Etats-Unis entre 2013 et 2022.
L’angle d’approche choisi est celui de l’additionnalité3.
La finance verte insiste sur l’”additionalité”, ce qui signifie que les projets financés doivent apporter des bénéfices environnementaux distincts, allant au-delà de ce qui est fait habituellement. Une analyse des obligations vertes émises par des entreprises ou des municipalités aux Etats-Unis montre cependant qu’une grande majorité des montants levés par les obligations vertes est utilisée pour refinancer de la dette existante ordinaire, pour poursuivre des projets déjà existants, ou pour initier des projets sans aspects verts nouveaux pour l’émetteur. Seulement 2% des montants levés par des émissions obligataires vertes d’entreprises ou de municipalités est destiné à initier des projets ayant des caractéristiques vertes clairement nouvelles.
Les auteurs se sont également demandé si les émissions présentant les meilleures caractéristiques en termes d’additionalité bénéficiaient de meilleures conditions de la part des investisseurs.
Que nenni.
Les investisseurs et les acteurs de marché ne différencient pas non plus les niveaux d’additionnalité : le taux d’intérêt annoncé à l’émission, les effets d’annonce, l’inclusion dans des indices d’obligations vertes et les titres inclus dans les fonds d’obligations vertes ne sont pas corrélés avec l’additionnalité.
Conclusion :
La croissance rapide des émissions d’obligations vertes pourrait être une raison d’être optimiste en ce qui concerne les défis environnementaux, mais il se peut que cette croissance surestime la réponse réelle, fonctionnelle, du marché obligataire.
Wigglesworth rappelle que c’est en Europe que les montants levés par les obligations vertes sont les plus élevés et que le cadre réglementaire y est beaucoup plus exigeant qu’aux Etats-Unis.
Dans ce pays, où tout est prétexte à guerres culturelles déclarées par des énervés Républicains, l’ESG n’est plus en odeur de sainteté. Il est navrant de voir que le marché local des obligations vertes n’est que poudre aux yeux.
Allez, je me répète : la finance verte, c’est très bien. A condition de ne pas dire n’importe quoi, et notamment de ne pas exagérer son impact réel sur le vrai monde.
Sur la finance verte, il y a deux grands types d’ouvrages : les pro et les anti. Les croyants et les incroyants.
Parmi les pro, on peut lire La finance verte - Climat, secteur financier et transition net zéro de Jean Boissinot4 ; La finance verte de Julie Ansidei et Noam Leandri ; et La finance verte commence à Paris de Philippe Zaouati.
Parmi les incroyants, L’illusion de la finance verte d’Alain Grandjean et Julien Lefournier ; et La croissance verte contre la nature - Critique de l'écologie marchande d'Hélène Tordjman .
ETF : toujours plus !
Le premier ETF a été lancé au Canada en 1990. Depuis, le produit a fait son chemin.
Selon ETFGI, les encours totaux des fonds cotés en bourse (qu’ils soient juridiquement des ETF — à savoir des fonds — ou pas5) ont atteint fin août 14 000 milliards de $, leur plus haut niveau historique.
La collecte nette depuis le début de l’année a atteint 1 070 milliards de $.
Les Etats-Unis dominent largement, avec des encours de 9 740 milliards de $, soit près de 70% du total, pour une collecte de 643 milliards de $ en 2024 à fin août.
L’Europe est loin derrière, avec des encours de 2 180 milliards de $ à fin août (soit 15,5% du total), également un plus haut historique. La collecte nette depuis le début de l’année s’est élevée à 152 milliards de $.
Jamais autant de nouveaux ETF n’avaient été lancé : 1152 en 2024 (à fin août)6 : 403 aux Etats-Unis, 390 en Asie Pacifique (hors Japon),178 en Europe.
Aux Etats-Unis, selon Morningstar, Vanguard et BlackRock dominent toujours la collecte, alors que SSGA, le troisième des Big Three, est très loin derrière (données de collecte sur les ETF en milliards de $ en 2024, à fin août).
Toujours aux Etats-Unis, les ETF actifs continuent de progresser fortement : ils pèsent 7,6% du total des encours ETF à fin août et ont représenté 28% de la collecte depuis le début de l'année.
Sur le marché de la gestion collective (mutual funds traditionnels + ETF, hors fonds monétaires), il y a eu 332 milliards $ de décollecte pour les fonds actifs et 724 milliards $ de collecte pour les fonds indiciels (sur 12 mois glissants à fin août 2024).
Ces derniers ont une part de marché de 62% pour les actions Etats-Unis, la catégorie la plus importante en termes d’encours, et de 51,9% au total.
Cette semaine a lieu à Lyon le salon Patrimonia où se retrouvent rituellement les fournisseurs de produits de placement et les vendeurs rétrocommissionnés de ces mêmes produits.
Je suppose que crier “ETF” dans les allées du salon risque de susciter la même réaction que chez H2O AM, quand la FCA avait demandé si Lars Windhorst avait fait des cadeaux à certains collaborateurs de la société :
Lars Windhorst ? Connais pas.
ETF ? Connais pas.
Il va falloir apprendre à les connaître.
Ah, et qui dit ETF dit données sur les ETF.
Trackinsight est une société française créée en 2016, spécialisée dans les données et les outils d’analyse sur les ETF. Kepler Cheuvreux devient l’actionnaire de Trackinsight.
Kepler Cheuvreux se présente ainsi (source) :
La société est spécialisée en Recherche, Exécution, Fixed Income et Crédit, Solutions Structurées, Corporate Finance et Asset Management.
Pourquoi cette prise de participation (source) ? Pour devenir
le leader incontesté dans le secteur des ETF, en offrant des services à forte valeur ajoutée aux investisseurs professionnels, aux conseillers, aux institutions financières et aux émetteurs.
J’espère que l’accès au site Trackinsight restera gratuit, car il est fort utile.
On se lève tous pour le private equity pour (presque) tous !
Vous connaissez le refrain que je chante en boucle ici :
La gestion active a du plomb dans l’aile, et ses deux planches de salut sont l’ESG et les thématiques. L’une de ces planches est pourrie, mais facile à vendre aux investisseurs quand ça monte (les thématiques), l’autre est plus solide mais elle est généralement vendue en énonçant une plusieurs contre-vérités (schématiquement : l’ESG est plus performant et contribue à sauver la planète) et elle est attaquée très violemment par des énervés Républicains aux Etats-Unis.
J’ai enrichi ce refrain :
Une troisième planche de salut pour les gérants actifs spécialistes du coté, c’est de devenir aussi des spécialistes du non coté.
Le problème, c’est que les métiers n’ont pas grand chose en commun, et qu’il existe déjà de gigantesques spécalistes historiques des actifs privés.
Deux solutions pour se lancer dans le grand bain :
Racheter des acteurs existants (c’est ce qu’a fait BlackRock avec le rachat de Global Infrastructure Partners et celui, connexe, de Preqin, ou plus modestement Amundi, qui a racheté la société suisse Alpha Associates). Pour cela, il faut de l’argent. Beaucoup d’argent. Car les spécialistes des actifs privés valent très cher.
Créer une activité ex nihilo.
Carmignac est une société de gestion indépendante française, créée en 1989 par Edouard Carmignac. En dépit des performances médiocres de nombre de ses fonds7, Carmignac gérait 32,4 milliards d’euros à fin juin 2024 (source).
Ah, j’ajoute que Carmignac est aussi adepte des commissions de mouvement, ce qui est pour moi un trait de culture d’entreprise rédhibitoire.
Quoi qu'il en soit, Carmignac vient d’ajouter une flèche à son arc (italique ajoutée par mes soins, c’est ici) :
Nous nous engageons à offrir aux investisseurs le meilleur de la gestion active et alternative pour les aider à atteindre leurs objectifs à long terme tout en contribuant à bâtir un monde plus durable.
Carmignac a constitué une équipe de 4 spécialistes du private equity (ils sont “disciplinés”, découvrez-les ici), recrutés en 2023 et 20248, et vient d’annoncer le lancement de Carmignac Private Evergreen, un fonds logé dans un véhicule de droit luxembourgeois destiné aux investisseurs professionnels, dont le DIC nous indique qu’il s’agit
[d’]un fonds d'investissement alternatif réservé, et n'est donc pas soumis à la surveillance des produits par une autorité de surveillance luxembourgeoise.
Le pitch marketing ? Toujours le même : donner
un accès privilégié à des opportunités de Private Equity diversifiées.
Pri-vi-lé-gié.
Via des deals sur le marché secondaire, à savoir “l’acquisition d’un portefeuille de participations dans des fonds existants”, dans des sociétés qualifiées de “matures” par la fiche produit.
Ce marché secondaire n’a que des avantages, si l’on en croit la vidéo de présentation commerciale du fonds :
un horizon d’investissement plus court ;
un retour sur investissement plus rapide ;
un accès à des tarifs préférentiels9 ;
une meilleure visibilité.
C’est la porte d’entrée pour démocratiser l’accès au private equity.
Voilà, le mot est prononcé : on démocratise, tout en offrant un accès privilégié réservé aux seuls investisseurs professionnels. Vous suivez ?
Dans la vidéo, il est dit que Carmignac utilise ses fonds propres pour aligner les intérêts (what else?) :
Des investissements importants figurant au bilan de Carmignac pour accéder à des opportunités à des conditions privilégiées, tout en assurant un alignement des intérêts.
Je suppose que la société a aussi amorcé le fonds, dont les encours étaient de 71 millions d’euros à fin août.
Ce fonds dit “evergreen” offre des fenêtres de liquidité trimestrielles et il est dit que les flux de souscription sont investis immédiatement.
Ce qui n’apparaît pas flagrant si l’on regarde l’allocation d’actifs actuelle (42% de liquidités à fin août), mais je suppose que ça va venir.
Ah, cerise sur le gâteau, le fonds s’auto-déclare article 8 dans la classification SFDR.
Les investissements sur le marché secondaire sont présentés par Clipway, “un acteur majeur du Private Equity sur [ce] marché”. Clipway a été co-fondé par Vincent Gombault, qui fut co-fondateur d’Ardian10, où Edouard Boscher, qui dirige l’équipe Private Equity de Carmignac, a travaillé pendant plus de 20 ans11.
Outre les investissements dans le marché secondaire, le fonds pourra faire des investissements directs dans des sociétés non cotées et des investissements primaires dans des fonds en phase de levées de capitaux (dans ce cas, les capitaux ne seront pas investis immédiatement et subiront la malédiction de la courbe en J).
Ah, j’allais oublier les frais de ce fonds dont la durée minimum d’investissement recommandée est de 5 ans.
Pour la part A :
Frais de souscription maximum : 5%
Frais de rachat anticipé maximum : 5% (jusqu’à 10% si le rachat est demandé moins de 18 mois après la souscription12)
Frais annuels récurrents maximum : 2,80% (dont 1,95% maximum au titre de la gestion, ça fait cher pour l’administration et l’exploitation)
Frais de transaction maximum : 0,06%/an
Frais de surperformance : 15% des rendements positifs au-delà d’un hurdle rate de 5%
Les rachats sont faits trimestriellement, dans la limite de 5% de la VL. Au-delà, toutes les demandes de rachats sont réduites proportionnellement.
Selon la part d’actions, le supplément au prospectus indique des minima d’investissement initial de 100 000 € (part A), 500 000 € (part F) ou 5 000 000 € (part I). Quant à la fiche commerciale du fonds, elle ne mentionne pas de minimum d’investissement initial pour la part A.
Ce fonds étant réservé aux investisseurs professionnels ne marquera pas le big bang de la démocratisation du private equity en France.
En revanche, la BPI a annoncé le lancement du 4ème fonds de sa gamme retail de fonds de fonds secondaire de private equity, Bpifrance entreprises 3, accessible aux investisseurs non professionnels.
Il faudra que j’en parle prochainement, je n’ai que trop tardé à le faire : la “démocratisation” du private equity en France, c’est la BPI qui la porte depuis le lancement de Bpifrance Entreprises 1 en 2020.
Même si ses produits ne sont pas “evergreen”13. Ce qui me semble préférable si l’on veut accéder à la fameuse “prime d’illiquidité” des actifs privés.
De plus en plus abracadabrantesque
Avertissement : j'ai assisté entre novembre 2022 et avril 2023 l'Association Collectif Porteurs H2O dans le cadre d'une mission rémunérée (détails ici). A vous de déterminer si elle influe sur ma couverture de l'affaire H2O AM sur ce blog.
Ce néologisme que l’on retrouve chez Arthur Rimbaud14 était sorti de la bouche de Jacques Chirac en 2000.
Alors Président de la République, l’ex dirigeant du RPR réagissait à la révélation par Le Monde des confessions du financier occulte de ce parti, Jean-Claude Méry. Un prodigieux moment de désinformation.
Vous avez vu qui interviewait ce grand comédien15 qu’était Jacques Chirac ? Elise Lucet !
Abracadabrantesque, c’est l’adjectif qui m’était venu à l’esprit quand j’avais lu les calculs fumeux de taux de recouvrement de H2O AM dans le communiqué de presse du 7 août présentant son offre inégalitaire et au rabais de remboursement de 250 millions d’euros (j’en avais parlé ici).
Le fait qu’Eric Pinon, une fois terminée sa mission de technicien constatant impartial désigné en 2022 par le Tribunal de Commerce de Paris16 pour vérifier l’adéquation, l’exhaustivité et la sincérité des pièces transmises par H2O AM, soit passé avec armes et bagages dans le camp de la société de gestion avait fait lever de nombreux sourcils : l’apparence d’un conflit d’intérêts était énorme (j’en avais parlé ici).
Il fallait donc réagir car les gens sont méchants et propagent des “allégations erronées”.
H2O AM, quelques jours avant la réunion de présentation de son offre aux vendeurs de produits financiers lors du salon Patrimonia à Lyon17, a donc apporté des précisions à cette offre via un communiqué de presse en date du 19 septembre.
Je passe rapidement sur les explications fumeuses sur le taux de recouvrement qui mélangent des torchons (les fonds cantonnés) et des serviettes (les fonds liquides).
Si le remboursement de 250 millions d’euros a effectivement lieu et s’il n’y en a aucun après, le taux de recouvrement global pour les porteurs de parts de fonds cantonnés sera de 29% : 479 millions d’euros remboursés/1,642 milliard d’euros de valorisation initiale.
Plus intéressant, les éclaircissements sur le traitement inégalitaire proposé aux porteurs de parts par H2O AM : on savait que les porteurs qui renonceraient “à toute action contre le Groupe H2O AM et les tierces parties en relation à ces investissements et à leur gestion” bénéficieraient d’un remboursement “majoré et accéléré”.
Le rapport accablant de la FCA18 sur H2O AM nous avait déjà appris que les porteurs de parts ne renonçant pas à poursuivre H2O AM pourrait attendre jusqu’à 6 ans pour être remboursés.
All of the €250 million will ultimately be distributed to the Current SP Unitholders whether or not they participate in the offer. Payment to non-participating unitholders may take up to six years.
A savoir :
La totalité des 250 millions € sera distribuée à terme aux détenteurs actuels de side-pockets, qu’ils acceptent l’offre ou pas. Le paiement pour les porteurs ne participant pas à l’offre pourra prendre jusqu’à 6 ans.
C’est pire que cela : ce n’est pas “jusqu’à 6 ans”, mais “dans plus de 6 ans”.
[L]es porteurs qui ne participent pas à l’Offre19 en bénéficieront le 31 janvier 2031.
J’ouvre une parenthèse : les compagnies d’assurance vont adorer ! D’ici au 31 janvier 2031, des assurés concernés mourront. S’ils n’ont pas accepté l’offre de H2O AM, ça va être délicieux à gérer. Parenthèse refermée.
On connaît maintenant les montants réservés aux seuls porteurs qui renonceraient à attaquer H2O AM, Natixis IM, Caceis et KPMG : 80 millions d’euros au plus.
En effet :
L’ensemble des porteurs, qu’ils participent ou non à l’Offre, se verront attribuer au minimum €170 millions. Les participants disposeront de cette somme lors du paiement de l’Offre. Sous réserve que la somme qui leur est destinée ne soit pas utilisée en leur faveur d’ici là, les porteurs qui ne participent pas à l’Offre en bénéficieront le 31 janvier 2031.
Quant aux porteurs sympas20, ils
bénéficieront en supplément d’un paiement majoré s’élevant jusqu’à €80 millions.
Ce paiement majoré et accéléré introduit bien une inégalité entre les porteurs de parts ou je suis complètement idiot ?
Je m’étais demandé ici ce que voulait dire cette mention (italique ajouté par mes soins) dans le communiqué de presse d’août :
Toute somme supplémentaire provenant de la liquidation des actifs détenus par les fonds cantonnés ou d’amendes payées par H2O AM LLP recouvrées, sera redistribuée à tous les porteurs incluant ceux qui auront accepté l’Offre.
J’ai la réponse :
H2O AM confirme également son engagement à restituer aux porteurs toute somme recouvrée, dans le cadre du recours devant le Conseil d’Etat, de la sanction pécuniaire déjà payée par H2O AM LLP.
Je rappelle que l’AMF avait prononcé fin 2022 à l’encontre de H2O AM LLP, Bruno Crastes et Vincent Chailley des sanctions financières historiques, “[c]ompte tenu notamment de la gravité des manquements, de l’implication des dirigeants dans la commission de ceux-ci, ainsi que du préjudice subi par les investisseurs résultant en particulier du blocage de leur épargne” (source) :
75 millions d’euros pour H2O AM ;
15 millions d’euros pour Bruno Crastes, avec une interdiction d’exercer des fonctions de direction et de gestion dans le secteur pendant 5 ans ;
3 millions d’euros pour Vincent Chailley.
Les intéressés ont formé un recours devant le Conseil d’Etat. Ce dernier peut réduire le montant des sanctions financières21. S’il le fait pour H2O AM Europe, le montant fixé par le Conseil d’Etat reviendra aux porteurs de parts des fonds cantonnés.
Imaginons que l’intégralité de l’enveloppe de 80 millions d’euros réservée aux porteurs sympas soit consommée, donc perçue par ces porteurs sympas. Leur taux de recouvrement serait alors de 29.17% (479/1642). Ou encore, pour 100 € détenus dans les fonds cantonnés à leur création, un remboursement de 29,17 €22.
Pour les porteurs pas sympas, le taux de recouvrement23 serait de 24,3% (479-80/1642). Ou encore, pour 100 € détenus dans les fonds cantonnés à leur création, un remboursement de 24,30 €, soit 16,7% de moins que pour les porteurs sympas.
Faut-il renoncer à une éventuelle indemnisation obtenue par des voies judiciaires pour cette différence ? A chacun de décider.
Je rappelle que le Collectif Porteurs H2O a chiffré le préjudice de ses 9000 membres à 850 millions d’euros. S’il obtient gain de cause devant le Tribunal de commerce de Paris, les 9000 se partageront environ 595 millions d’euros, après paiement des honoraires de succès de Deminor qui finance l’action en justice.
Pour les porteurs ayant eu recours aux services d’un vendeur de produits financiers, ce sera à ce dernier d’expliquer le H2Ogate et de leur faire une recommandation sur l’offre d’indemnisation au rabais et inégalitaire de H2O AM.
J’espère que tous les vendeurs avaient tenu régulièrement leurs clients au courant de tous les développements du H2Ogate. Parce que s’il faut expliquer à un client qu’il existait une possibilité d’introduire un recours en justice et que le “conseiller” n’avait pas jugé bon de l’en informer, la conversation risque d’être houleuse.
Le dernier communiqué de H2O mentionne les 2 régulateurs ayant eu à juger des agissements de la société de gestion (italique ajoutée par mes soins) :
En accord avec la FCA, l’Offre présentée par H2O AM, dont les modalités ont été partagées avec l’AMF, permet une sortie définitive des fonds cantonnés pour l’ensemble des porteurs sans altérer leur capacité de recevoir des paiements futurs. Elle permet une avancée certaine et est associée à un horizon de temps maîtrisé.
Donc : les modalités inégalitaires de l’offre d’indemnisation des porteurs de parts de fonds cantonnés semblent avoir l’accord de la FCA. Ses modalités ont été partagées24 avec l’AMF. Je ne sais pas si cette dernière a autorité pour juger si l’offre respecte l’égalité des porteurs de parts (ce qui reviendrait à déjuger la FCA). Il me semblerait utile que l’AMF clarifie ce point pour la parfaite information des parties prenantes.
Ah, H2O AM fait parfois référence aux “communicants25 du Collectif” Porteurs H2O (source).
D’après son dernier communiqué de presse, cette société trop souvent mutique utilise les services de deux prestataires (des “communicants”) : Dewe Rogerson et Gantzer Agency.
Des nouvelles du #H2Ogate
Avertissement : j'ai assisté entre novembre 2022 et avril 2023 l'Association Collectif Porteurs H2O dans le cadre d'une mission rémunérée (détails ici). A vous de déterminer si elle influe sur ma couverture de l'affaire H2O AM sur ce blog.
Qui aurait pu prédire que Wild Bunch, la société de distribution de films contrôlée par Lars Windhorst, repousserait encore la publication de ses comptes… 2022 et 2023 ?
Bah, moi. Il faut dire que ce n’est pas très compliqué car c’est ainsi que Lars Windhorst a toujours fonctionné : comptes déposés en retard ou pas du tout, absence d’auditeur.
Wild Bunch, cotée sur Deutsche Börse avec un flottant minuscule de 0,73% du capital, devait initialement publier ses comptes 2022 et 2023 le 14 juin, largement hors délai.
Puis le 19 juillet. Puis le 5 septembre.
Ben non, Ce sera finalement (provisoirement du moins) pour le 15 octobre. Mais les heureux actionnaires connaîtront les comptes du S1 2024 dès le 30 septembre.
Je n’y crois pas une seconde.
Comment les professionnels de H2O AM ont-ils pu prêter plus de 2 milliards à des sociétés contrôlées par un individu aussi prévisible que Lars Windhorst ?
Décidément, les voies de l’AMF sont toujours aussi impénétrables.
Le régulateur a en effet eu la riche idée de cesser de mettre à jour le site fournissant les données sur les OPCVM sans avoir mis en ligne de nouvelle version.
Les dernières données disponibles sont en date du 21 mars 2024. Nous sommes le 23 septembre 2024.
Allô Houston, y a-t-il quelqu’un aux commandes ?
Je ne peux donc plus suivre la décollecte des fonds H2O AM. Pour les données de performance, je me fournis ailleurs que sur le site de l’AMF et peux donc les mettre à jour, mais elles n’ont aucune importance.
Depuis la scission des 7 fonds sinistrés de H2O AM, il est très difficile de reconstituer la performance des « vieux » fonds d’avant la scission.
Je me livre à l’exercice en calculant une valeur liquidative reconstituée, égale à la somme de la valeur liquidative des « nouveaux » fonds liquides (FCP à la fin du nom) et de la valeur liquidative mensuelle estimative des fonds cantonnés.
Cette valeur liquidative reconstituée est une fiction, car aucune transaction n’est possible sur les fonds cantonnés.
Mais elle permet de voir où en sont les porteurs de parts. Notamment par rapport au plus-haut historique atteint par les « vieux » fonds avant qu’ils ne heurtent des icebergs et fassent naufrage en février et mars 2020.
Autre limite de l’exercice : rien ne dit que les porteurs de parts récupèreront l’équivalent de la dernière valeur liquidative estimative des fonds cantonnés. On ne le saura que quand toutes les participations illiquides auront été revendues au seul acheteur, Tennor, la holding de Lars Windhorst.
Ou plus exactement au fur et à mesure du remboursement par Tennor de la « first super senior secured note » (FSSSN) émise par Tennor, portant intérêt au taux annuel de 4,5% et prévoyant la possibilité de remboursements intermédiaires. Je rappelle (j’en avais parlé ici) que le remboursement total était initialement prévu début 2022. Les créanciers de Tennor, pour éviter la mise en liquidation de la société imposée par un tribunal néerlandais, ont consenti un délai supplémentaire de 6 mois (soit un remboursement début juillet 2022).
Je rappelle aussi que, comme de bien entendu, il n'y a eu aucun remboursement entre juillet et décembre 2022 de la part de Tennor.
Début janvier 2023, H2O AM a laissé entendre dans un communiqué sybillin que Tennor avait procédé fin 2022 à un premier remboursement partiel susceptible de permettre de diminuer le nominal de la FSSSN de 250 millions d'euros.
En fait de 250 millions, ce sont 143,752 millions qui ont été remboursés d'après mes calculs.
Par ailleurs, un porte-parole de Tennor avait déclaré début janvier au quotidien régional allemand Westfallen-Blatt que la holding de Lars Windhorst avait procédé en 2022 à plusieurs remboursements partiels de la FSSSN, dont un fin 2022 pour solde de tout compte.
Après avoir cessé pendant des mois de mettre à jour la valeur estimative mensuelle de fonds cantonnés, bloquée à fin février 2023, H2O AM a dû se résoudre le 12 septembre 2023 à la baisser pour les 7 fonds.
Puis de nouveau en octobre pour les valeurs estimatives à fin septembre. Puis de nouveau en décembre pour les valeurs estimatives à fin novembre.
En janvier 2024, coup de théâtre : la valorisation estimative à fin décembre 2023 est en hausse.
H2O AM, généralement mutique, publiait le 26 janvier 2024 un communiqué de presse pour annoncer « un nouveau remboursement dans les prochaines semaines ».
Remboursement « de l’ordre de 70 millions d’euros ».
Puis nouveau coup de bambou sur les valorisations à fin janvier, en baisse de 109 millions d'euros (voir ci-dessus), avant même que les 70 millions d'euros annoncés aient été remboursés aux porteurs de parts.
Les 20, 21 et 22 mars arrivait le remboursement annoncé : H2O AM avait retenu la leçon de sa désastreuse communication sur le premier remboursement et avait choisi d'annoncer un montant inférieur au montant réel, qui est de 85 millions d'euros (voir tableau ci-dessous).
Le 7 août 2024, après la publication du rapport accablant de la FCA (le régulateur britannique) détaillant les nombreux mensonges et manquements de H2O AM, la société de gestion indiquait qu’elle avait “sécurisé” 250 millions d’euros pour rembourser les porteurs de parts.
Sans respecter l’égalité de ces derniers, puisqu’il était indiqué que les porteurs qui “[renonceraient] à toute action contre le Groupe H2O AM et les tierces parties en relation à ces investissements et à leur gestion” bénéficieraient “d’un paiement accéléré et majoré “.
Les autres pourraient attendre jusqu’à six ans pour être remboursés partiellement.
Entre la valorisation initiale d’octobre 2020 et celle de fin août 2024, compte tenu des remboursements de janvier 2023 et mars 2024, la moins-value latente sur les 7 fonds cantonnés est de près de 1 milliard 322 millions d’euros d’après mes calculs.
La valeur résiduelle des fonds cantonnés à fin août 2024 est estimée à 91,29 millions d'euros.
Si H2O AM rembourse 250 millions d’euros (ce qui n’est pas garanti, puisque c’est un montant maximum qui dépend de l’accord des porteurs de parts) et s'il n'y a pas d’autre remboursement après celui de mars, la perte totale pour les porteurs de parts de fonds cantonnés pourrait donc être de 1 milliard 163 millions d'euros.
Le taux de recouvrement de la valorisation initiale des fonds cantonnés serait de 29%.
C'est le casse du siècle.
Pour les fonds liquides, voilà où on en est au 19 septembre 2024 (date de la VL des fonds liquides dont le nom se termine par « FCP », la dernière valeur liquidative mensuelle estimative des fonds cantonnés étant en date du 30 août 2024).
J'ai ajouté à la VL reconstituée le montant des distributions de janvier 2023 et de mars 2024.
En matière de décollecte, voilà où on en était au 21 mars 2024 (merci et bravo à l’AMF, voir ci-dessus).
En matière de performance des fonds liquides depuis qu’ils ont été débarrassés des actifs Windhorst pourris, voilà où on en est au 19 septembre 2024.
Les produits dont il a été question dans ma semaine Twitter 38 peuvent être achetés en priorité chez votre libraire (pour les livres).
Sinon, si vous n’avez vraiment pas accès à un libraire, ou pour les livres en anglais, parfois plus difficiles à se procurer en librairie en France, vous pouvez cliquer sur les liens disséminés dans ce billet (informations sur le programme d’affiliation Amazon ici).
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Je ne suis pas habilité à donner des conseils sur les produits de placement : ne me sollicitez pas pour cela car je ne vous répondrai pas.
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Comment trouver un conseiller en investissements financiers (CIF) indépendant au sens de MIF 2 ? C'est à peu près mission impossible : le site de l'ORIAS, qui est l'organisme auprès duquel s'enregistrent les CIF, ne permet pas de rechercher selon les critères "indépendant" ou "non-indépendant". Pas plus que ne le permettent les sites des 4 associations de CIF agréées par l'AMF.
C'est affligeant et scandaleux.
La charte éditoriale d’Alpha Beta Blog est consultable ici.
C’était ma semaine Twitter 38 de 2024. Sayōnara. さようなら.
Lequel a été aussi un mécène généreux pour certains dirigeants de H2O AM, sa générosité s’étendant à leur famille.
Le film a été tourné en Californie.
L’additionnalité fait partie des trois caractéristiques principales liées à l’investissement à impact avec l’intentionnalité et la mesure de l’impact et son intégration dans les processus d’investissement. Il serait logique que les obligations vertes, dont on imagine et espère qu’elles ont un impact, respectent ces caractéristiques. Aux Etats-Unis, ce n’est manifestement pas le cas.
Il est directeur des Études et de l’analyse des risques de l’ACPR. Il était (brillamment) intervenu à la conférence ESG de CFA Society France sur le transition juste le 23 avril 2024. Son intervention est ici.
Certains produits sont des obligations.
Pour 347 liquidations de produits.
Et particulièrement de Carmignac Patrimoine, qui eut son heure de gloire en 2008 et ne s’en est jamais remis.
Trois d’entre eux sont passés par Ardian.
Traduction fautive de “discount access”.
A l’époque AXA Private Equity.
Il est fort fâcheux que les frais de rachats ne soient pas acquis au fonds, pour bénéficier à la collectivité des investisseurs qui ne vendent pas avant 18 mois.
Bpifrance Entreprises 3 a une durée de vie de 7, prorogeable de trois fois un an, soit une durée maximum de 10 ans.
Ô flots abracadabrantesques
Prenez mon cœur, qu'il soit sauvé.
Ithyphalliques et pioupiesques
Leurs insultes l'ont dépravé !
Ici, comédien est synonyme de menteur.
Saisi par le Collectif Porteurs H2O.
Présentation qui aura lieu le jeudi 26 septembre de 12h15 à 13h, j’espère que BFM TV la retransmettra en direct. 45 minutes pour présenter l’offre et les perspectives de marché, ça risque d’être court.
Le régulateur des marchés financiers au Royaume-Uni.
A savoir qui ne renonceront pas à toute poursuite contre H2O AM & Co ou qui seraient simplement distraits.
“Les participants à l’Offre”
Je crois qu’il peut aussi l’augmenter.
Pour autant que les compagnies d’assurance vie propriétaires des parts de fonds cantonnés pour le compte des détenteurs de contrats d’assurance vie n’aient pas prélevés de frais de gestion au titre du contrat.
S’il n’y a pas de remboursement ultérieur, qu’il provienne de Windhorst, ce qui est totalement improbable, ou de reversement par H2O AM du montant de la sanction financière si le Conseil d’Etat la baisse.
Et non pas validées.
Je suppose que ce terme a ici une connotation négative.
Bonjour Philippe, je serais curieux d'avoir votre avis éclairé sur les paragraphes ci-dessous de la dernière lettre Vernimmen :
"[...] Sur l’ensemble des fonds actions, ce n’est que 17 % de ceux qui sont actifs qui battent, à l’issue de 10 ans de performances s’achevant en 2023, leurs collègues passifs. Ceci s’observe quelle que soit la zone géographique des investissements. Et cette proportion est en retrait régulier puisqu’elle dépassait 22 % en 2014.
Que les gestionnaires actifs n’aillent pour autant pas se jeter dans la Seine ou le Main. 17 %, c’est mieux que la gestion confiée au pur hasard qui serait à 0,1 % sur une durée de 10 ans. Et surtout ce sont les gestionnaires actifs qui font évoluer la composition du marché entre les différentes valeurs, A défaut, un marché regroupant uniquement des investisseurs passifs se contenterait de reproduire chaque jour la même structure et les mêmes pondérations. À cette aune, Casino, Atos et le Crédit Foncier de France seraient toujours membres du CAC 40, valant chacun plusieurs milliards d’euros !
Si les statistiques semblent vous inciter à investir dans des fonds passifs, il faut surtout espérer que tous les investisseurs ne le feront pas ! Mais rassurez-vous, le marché développera naturellement son antidote. En effet, si la part des fonds passifs se rapprochait nettement de 100 %, le marché deviendrait moins efficient, permettant aux fonds actifs de trouver plus d’actifs sous-évalués générateurs de performance qui échapperaient aux fonds passifs. Ainsi les fonds actifs redeviendraient plus performants que les fonds passifs, induisant donc un rééquilibrage de leurs parts respectives."
Merci par avance !
J'ai adoré le BIC 4 couleurs de Chichi, et le visage oscillant entre admiration et incrédulité de "Madame Lucet" devant la performance de l'artiste.